A partir du 3 octobre 2001 une "note blanche" rédigée par un agent anonyme des Renseignements Généraux a circulé dans les bureaux de la PJ toulousaine et dans les rédactions.
Bien que contenant quelques vérités, ce document "d'ambiance" est entaché de nombreuses imprécisions, erreurs, voire de quelques contre vérités. Plus grave, il est l'un des éléments forts fondant la piste d'un acte intentionnel.
En défendant ce document à la barre des témoins, le 29 avril 2009, l'ancien parton des RG toulousains, Joël Bouchité en a implicitement reconnu l'authenticité. Il souligne aussi explicitement que l'origine de la "thèse" de l'attentat ne vient pas des "carnets noirs" d'Yves Bertrand comme on l'a souvent écrit (voir plus bas).
Les "investigations" de son service qui ont alimenté la "blanche" se situent chronologiquement en amont des notes de M.Bertrand. Les journalistes qui ont bénéficié de la "fuite" ont fait leur travail, sur la base d'un rapport en principe réputé crédible.
Quand le président du tribunal Thomas Le Monnyer regrette les dégâts causés par la "fuite" de ce document dans la presse parisienne, qui de bonne foi a donné crédit aux "investigations" menées par un service officiel du ministère de l'Intérieur, Joël Bouchité répond:
"On ne va pas pleurer sur le lait renversé" ...renversant !
***
Quand Yves Bertrand s'explique
Le 27 novembre 2008, le Point publiait des extraits savoureux tirés des carnets de l'ancien patron des RG, saisis par la justice dans le cadre de l'affaire Clearstream. Concernant le désastre d'AZF M. Bertrand avait écrit:
« Toulouse. AZF va monter en puissance. 1 Maghrébin 5 slips, groupe islamiste »
Dans un livre-entretiens avec Frédéric Ploquin, paru en septembre 2009 sous le titre "Ce
que je n'ai pas dit dans mes carnets"
(Fayard) M. Bertrand répond à l'auteur:
Question de FP: Après l'explosion de l'usine
AZF, le 21 septembre 2001, les RG ont suivi la piste de l'attentat. Un certain
nombre de journalistes ont embrayé. N'avez-vous pas, au cours de votre
carrière, contribué a nourrir, volontairement ou non, quelques emballements
médiatiques ?
Réponse d'YB: Le patron de l'antenne RG de
Toulouse, Joël Bouchité, a effectivement travaillé à l'époque sur une hypothèse
terroriste. Nos fonctionnaires avaient été intrigués par la disparition d'un
maghrébin dont on disait qu'il enfilait les slips les uns sur les autres à la
façon de certains martyrs islamistes! C'était une piste parmi d'autres que l'on
se serait reproché de ne pas creuser, sans compter ceux qui nous en auraient
fait grief, trop heureux de nous tomber dessus. La piste n'a finalement pas été
validée, mais des journalistes s'y sont accrochés, malgré l'absence de toute
revendication. La thèse de l'attentat était plus spectaculaire, d'un point de
vue médiatique, que celle de l'accident. Le rôle des RG n'est pas d'aller dans
le sens de l'opinion publique, ni de jeter de l'huile sur le feu; je ne pouvais
donc que réitérer mes doutes, lorsqu'ils venaient me voir, sachant que nous
n'avons jamais eu de certitudes absolue quant aux raisons de l'explosion, au
sujet de laquelle les experts se sont entre-déchirés tout au long du procès.
A vous de juger...
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