AZF (AZote Fertilisants)
D’abord appelée ONIA (Office national industriel de l’azote) l’usine
toulousaine a été créé en 1923, en tant qu’organisme à capitaux d’état,
pour exploiter le procédé « Haber » de synthèse de l’ammoniaque dont
l’Allemagne avait cédé le brevet à la France, au titre des dommages de
guerre. Le procédé permet de produire tous les dérivés chimiques de
l’azote, mais essentiellement de l’acide nitrique destiné à la
production d’explosifs par nitration organique (exemples :
nitrocellulose, nitroglycérine et trinitrotoluène).
Cette vocation, liée à la Défense nationale, a été à l’origine du choix
du site de Toulouse, fort éloigné de la zone vulnérable dite « Nord de
guerre », proche voisine de la Poudrerie nationale (plus tard SNPE) - dont elle va
occuper une partie des terrains laissés vacants - et facile à alimenter
en charbon à partir des mines de Carmaux.
La
technique permet de produire tous les dérivés chimiques de l’azote,
notamment l’acide nitrique, et par conséquent divers engrais et
composants d’explosifs. L’atelier principal d’une telle usine était, en
effet, un atelier d’ammoniac et, en l’occurrence, le mélange de
synthèse d’ammoniac devait y être élaboré à partir de gazogènes
produisant ce que l’on appelait du « gaz à l’eau ». Ce concept peu
rentable aurait du conduire à une obsolescence rapide du site qui a
cependant été sauvé par la découverte du petit gisement de gaz naturel
de Saint-Marcet (Haute-Garonne), miraculeusement relayé, au moment de
son extinction, par la découverte du gisement de Lacq
(Pyrénées-Atlantique). Les ateliers d’ammoniac de l’ONIA ont ainsi
survécu en abandonnant le charbon et en basculant sur le vapo-reformage
de méthane, bien plus rentable.
En 1967, l’état a constitué l’Entreprise minière et chimique (EMC) dont les deux composantes principales furent les Mines de potasse d’Alsace et l’ex ONIA devenu APC (Azote et Produits Chimiques).
Au début de 1968, l’état a créé la Société chimique des charbonnages (CdF Chimie) en regroupant des activités chimiques antérieurement décentralisées, exercées par les HBNPC (Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais), les HBL (Houillères du Bassin de Lorraine) et les HBCM (Houillères des Bassins du Centre et du Midi).
En 1978,
l’état a détaché APC de l’EMC pour l’apporter à CdF Chimie. C’est alors
que CdF Chimie a fait apport, en sens inverse, de ses activités engrais
préexistantes à sa nouvelle filiale rebaptisée CdF Chimie AZF (AZF =
Azote et Fertilisants). C’est en cette occasion, renforcée par quelques
apports secondaires, que CdF Chimie AZF a acquis son statut de
principal producteur français d’engrais.
En 1987,
CdF Chimie devenue Orkem rachète à L’Air Liquide sa filiale Grande
Paroisse, productrice d’engrais azotés, et restructure toutes ses
activités engrais dans le cadre juridique de cette nouvelle filiale. Le
sigle AZF a toutefois été conservé, essentiellement pour des raisons de
notoriété commerciale.
Le groupe Orkem ayant ensuite été démantelé
par les mêmes pouvoirs publics qui venaient de le restructurer, Grande
Paroisse est devenue filiale d’ELF Atochem. La prise de contrôle en
avril 2000 d’ELF par Total Fina, devenu en cette occasion Total Fina
Elf, a conduit au rattachement de Grande Paroisse à la société Atofina,
filiale chimique du nouveau groupe pétrolier.
Aujourd’hui, le groupe Total Fina Elf est redevenu « Total » , Atofina a été découpée en deux sociétés dont l’une a pris son indépendance. Grande Paroisse est ainsi maintenant filiale de Total Petrochemicals, qui reste intégrée au groupe Total, sous l'appellation depuis 2007 de GPN (GP pour Grande Paroisse, N pour Azote).
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