Nous sommes au collège Bellefontaine, situé entre le hangar 221 d’AZF qui vient d’exploser à 2 170 mètres à l’est de l’établissement scolaire. Les enseignants sont en grève et deux équipes de télévision sont sur place, France 3 Sud et M6 Toulouse. L’opérateur de France 3 vient d’enregistrer la « queue » de l’explosion et la « signature acoustique » d’un hélicoptère qu’il ne parvient pas a cadrer.
Extrait de « AZF : l’enquête assassinée »
« Alors que la caméra de France 3 balaye encore vainement le ciel, l’attention de l’opérateur est attirée par des cris.
- Y’a de la fumée !
- Regarde, regarde, regarde !
- Y’a eu un éclair et puis l’onde de choc !
Effectivement, un immense nuage de fumée, d’abord noir puis roux, vient d’apparaître derrière des immeubles, un peu au nord-est du caméraman et le petit groupe court se réfugier dans les locaux du collège. Toutes les vitres ont été brisées. La directrice prend alors l’initiative de se diriger vers le gymnase et donc de traverser la cour. Les journalistes suivent. C’est à ce moment là qu’intervient la caméra de M6 Toulouse. Le document ne sera retrouvé dans les « rushs » de la chaîne qu’en avril 2004.
Sur la bande son, on entend distinctement le bruit d’un hélicoptère, pendant 10 secondes. Sur les images on distingue, trois secondes durant, un appareil de type Ecureuil (la séquence est tournée moins de 9 minutes après l'explosion du hangar 221).
La Dépêche et le SRPJ n’y croient pas
En réponse à la diffusion de ces images par M6 et par la presse écrite parisienne, qui révélaient aussi l’existence de la bande son de France 3 Sud, le quotidien régional publie, le 16 avril 2004, un article intitulé: «AZF : l’hélico de tous les fantasmes ». En fait, le journal se contente de suivre la version du SRPJ. Une version que le juge reprend dans son ordonnance de renvoi. Un enquêteur de la PJ nous avait tenu les mêmes propos au téléphone le lendemain de la découverte des images de M6, en présence de Nicolas Albrand, rédacteur en chef de M6 Toulouse : «L’enregistrement audio de France 3 a déjà fait l’objet de recherches par nos services. Selon nos recoupements, ce bruit d’hélicoptère correspond à un Puma de l’armée qui s’est posé sur la base de Francazal, 5 minutes environ avant les faits, puis a roulé sur le tarmac, prêt à re-décoller jusqu’à la survenance de l’onde de choc d’où il a coupé ses moteurs ». (Fin de l’extrait)
Le policier entretenait une confusion entre le "signal acoustique" capté par la caméra de France 3 Sud et les images de M6 Toulouse. Alors quid des conclusions de l'enquête?
Selon le juge d'instruction Thierry Perriquet, l'hélicoptère fimé à Bellefontaine serait celui de la Gendarmerie qui a pourtant décollé 10 minutes après la catastrophe pour se diriger sur la zone sinistrée; suivant une trajectoire opposée à celle de l'écureuil de M6.
Dans l'ouvrage "AZF: l'enquête assassinée", nous démontrons que l'explication officielle ne tient pas.
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