Faute de place nous avons renoncé a publier dans "AZF: l'enquête assassinée" certaines pages initialement prévues. Ce blog vous en propose quelques extraits
...les fumées, les phénomènes électriques, l'îlotage "SETMI", l'hélicoptère et l'oiseau, la piste électrique, la thèse de l'arc électrique...
Il s'agit là d'un chapitre entier qui n'a pu trouver place dans notre ouvrage, il est pourtant très important. Nous vous le livrons ici.
CHAPITRE VI
Pas de fumées… sans feu
Un double « bang » dont la source est unique ; des signaux sismiques qui n’en font qu’un ; un seul et unique éclair lumineux aux effets multiples… Faut-il être assez stupide pour ne pas comprendre que 1+1 cela fait toujours 1 ? N’est-ce pas cette nouvelle règle arithmétique à laquelle essaient de nous convertir Daniel Van Schendel et consorts ? D’ailleurs, n’ont-ils pas déjà réussi à rallier le juge ?
Obsédés par la thèse officielle de l’explosion unique, ils vont encore tordre le cou à l’évidence et à certaines lois immuables de la physique quand il va s’agir d’étudier d’autres « phénomènes précurseurs ». Ils s’y emploient depuis le début de l’enquête ; plutôt que de comprendre et tenter d’expliquer, ils préfèrent s’enterrer la tête dans le sable. Par entêtement ? Par incompétence ? Sur ordre ? Bien malin qui aujourd’hui peut répondre à ces questions.
Les fumées
Les témoins, dont certains vont être tout bonnement traités par le
mépris, ont non seulement entendu deux impacts acoustiques, vu des
phénomènes lumineux, mais relatent également d’autres observations
troublantes parmi lesquelles différentes fumées ou colonnes de fumées
dont l’emplacement ou la direction sont riches d’enseignement.
Nous sommes sur le golf de Vieille Toulouse, aux environs du trou N°4, avec Hélène D. (en 2 sur le plan)
« J’ai vu une explosion sur le site AZF. Il y a eu un nuage de fumée
noire, très circonscrit sur un rayon d’environ vingt mètres, avec un
bruit sourd. », raconte-t-elle au policier du SRPJ qui l’interroge le 3
octobre 2001. Elle comprend que quelque chose de grave vient de se
produire et court vers son mari en criant : « Ça a pété sur Toulouse,
j’ai vu l’éclair1 (…) A ce moment là, nous avons entendu la deuxième
déflagration qui était énorme et qui a été suivie d’une énorme fumée
noire qui elle s’étendait sur un périmètre tel que j’ai eu peur qu’elle
nous atteignent ».
1- Rappelons que la Dépêche du Midi suivie de quelques autres médias laissait entendre que les témoins attestant avoir observé un éclair étaient des témoins manipulés !
Lors du transport sur les lieux organisé
deux ans plus tard, le juge Perriquet fait tirer un fumigène depuis le
cratère d’AZF. Mme D. ne le voit pas et déclare au juge : « Pour moi,
c’était à droite, vers la cheminée blanche (de la SNPE, Ndlr), la
première explosion, c’était vers la cheminée blanche. La deuxième
explosion, je ne sais plus. ». Le procès verbal n’en dit guère plus ;
c’est étrange, car ce témoin important avait donné bien d’autres
précisions qui auraient dû être consignées.
C’est l’avocat de
Total, Me Soulez-Larivière qui les rappelle par courrier au juge
d’instruction : « Lorsque nous nous sommes transportés, avec vous-même
et les experts, au golf de Vieille Toulouse et au trou numéro quatre,
recueillir le témoignage de Mme D., et que vous avez fait une première
fois tirer des fusées sur le cratère, sur sa gauche, vous vous
souviendrez qu’elle n’a rien vu. Pour la bonne raison qu’elle
n’attendait pas de voir les fumées s’élever dans la direction de
l’usine AZF mais dans celle de la fumée qu’elle avait observée, le 21
septembre 2001, droit devant elle, à la hauteur de la cheminée de la
SNPE qui, dans la configuration du terrain, se trouvait encadrée par
deux peupliers. » Les troncs de ces deux peupliers étaient en effet des
points de repère immuables ; un cadre dans lequel s’inscrit la première
explosion qu’a vue Mme D. La direction est à l’Est d’AZF. Nous l’avons
vérifié sur place, avec notre GPS. Il n’y a aucun doute possible.
L’avocat poursuit : « Il s’agit d’un phénomène simple. Et lorsque des
témoins situés aux quatre points cardinaux de la zone industrielle
situent une première fumée à cet endroit (près de la cheminée SNPE), il
est quand même difficile de prétendre que leur témoignage présente un
aspect médical. »… Un aspect médical ? Pour quelle raison Me
Soulez-Larivière emploie t-il soudain cette expression ? En fait, il
vient d’apprendre que des experts estiment que les témoignages relèvent
plus d’une expertise médicale que de l’expertise pénale ! Une façon
comme une autre, de la part des enquêteurs, de nier la réalité et
surtout de ne pas chercher à aller plus loin dans leurs investigations.
Le préambule à sa lettre du 27 septembre 2005 au juge Perriquet
ne manque pas d’ironie. « Nous continuerons a vous donner des synthèses
de ces témoignages recoupés par catégories, écrit l’avocat. Mais nous
ne pensions pas ouvrir un nouveau chantier intellectuel sur l’approche
médicale des témoins. »…
De toute évidence, la ville de Toulouse
recèle une exceptionnelle concentration de témoins relevant de
"l’expertise médicale". Citons-en d’autres. Faute d’intéresser les
experts, ils pourront peut-être interpeller les psychiatres.
Didier C. habite à trois kilomètres au nord du site, au huitième étage d’un immeuble (en 3 sur le plan).
Il vient d’ouvrir la fenêtre de sa cuisine pour fumer une cigarette
sans incommoder son fils âgé de cinq ans. C’est à cet instant qu’il
voit, à gauche de la cheminée SNPE, c’est à dire au cœur de cette
usine, « un flash lumineux instantané ». Presque en même temps, il
entend une « déflagration » qui fait trembler l’immeuble et produit «
une fumée blanche qui est montée en évasement ». Il ne se souvient pas
combien de temps cette fumée est restée visible car il voit ensuite «
un arc lumineux de la gauche vers la droite (de la SNPE vers AZF,
Ndlr), et là, j’ai ensuite vu et entendu une seconde déflagration sur
la droite de la tour que je viens de désigner ». Entre les deux
déflagrations, Didier C. crie à sa femme : « Planquez vous, AZF vient
de péter ! ». Jusqu’à plus amples nouvelles, monsieur C. ne souffre
d’aucun désordre mental.
D’autres témoignages, tout autour du
site, nombreux, précis, confirment cette description, comme sur le
sentier où se trouvaient Françoise B. et Simone G., le long de la
Garonne (4) . Nos relevés GPS le démontrent (Voir chapitre V), à moins que nos appareils, eux aussi, ne présentent un « aspect médical »…
M. Jean-Claude H. sera ravi d’apprendre en quelle considération a été
tenu son propre témoignage. Cet ingénieur des Mines était à l’époque
des faits le pdg d’une entreprise qui compte parmi les leaders mondiaux
dans la fabrication de satellites de télécommunication. Que doit-on
penser de ce monsieur ? Qu’il est un illuminé parmi d’autres, bon pour
le divan ou la camisole de force ? Evidemment non.
Le bureau de Monsieur H. se trouve à 3500 mètres au sud-ouest du hangar 221 (5).
Il est au téléphone, assis derrière son bureau, au troisième étage du
bâtiment, depuis lequel il jouit d’une vue imprenable sur le pôle
chimique. Le pôle chimique qu’il regarde machinalement, ce 21 septembre
2001, à un peu plus de 10 heures et 17mn. « Premièrement, j’ai remarqué
une colonne de fumée de couleur noire violacée monter vers le ciel
partant du site AZF, raconte Jean-Claude H. Cette colonne était
emportée par le vent. Quelques dixièmes de secondes plus tard, elle
s’est épaissie en largeur d’abord, puis en hauteur, sans toutefois
atteindre une très grande altitude, prenant la forme d’un nuage. Cette
opération n’a duré à mon avis que quelques dixièmes de secondes
également. J’ai alors dit à mon correspondant « je raccroche, l’usine
chimique explose.». A peine a-t-il raccroché qu’il voit alors un
champignon, de la même couleur que la première colonne de fumée, monter
très rapidement vers le ciel et atteindre une très haute altitude, au
dessus de la première fumée. En arrière plan, le pdg remarque un petit
nuage blanc, plus diffus, avec ce qui lui semble être un point
brillant, qui s’évanouit presque aussitôt, à la hauteur des usines.
Intrigué par cette apparition, il suppose qu’il pouvait s’agir « d’un
mirage, d’un artefact », dû à la réflexion du soleil sur le nuage.
Quant aux bruits, Jean-Claude H. indique au policier venu prendre sa
déposition avoir « entendu deux explosions. Une première, sourde, et
presque aussitôt le bâtiment a vibré et ensuite une très grosse
explosion.» Malheureusement, le témoin ne parvient pas à corréler ses
souvenirs visuels et auditifs ni à évaluer le temps écoulé entre les
deux sons. Mais il insiste : « pour moi, il y a eu deux phénomènes ».
Pour finir, Monsieur H. remet à l’enquêteur trois croquis représentant
les fumées qu’il a vues, l’une étant derrière l’autre.
Nous
avons contacté Jean-Claude H. à plusieurs reprises. Il ne souhaite plus
parler de cette affaire et précise que l’explication officielle du «
bang » sismique l’a convaincu. Sans expliquer pourquoi avant de
raccrocher...
Après les fumées, les phénomènes électriques…
Comme si le double bang, les phénomènes lumineux et les fumées d’origines distinctes ne suffisaient pas à nous convaincre que des évènements suspects ont bien précédé la détonation du hangar 221, nous avons aussi découvert, au cours de cette longue et difficile enquête, que des manifestations électriques pour le moins étranges se sont produites juste avant l’explosion finale.
Nous sommes à 150
mètres au nord-ouest du hangar 221, précisément dans le bâtiment «
Relais Commercial Usine / Service de Sécurité » (RCI-SIS). Une minute
avant que ne survienne la catastrophe, Roland Le G. responsable du
service sécurité incendie, s’apprête à imprimer un document mais son
ordinateur refuse d’exécuter la commande. C’est la première fois qu’un
tel incident se produit. Il se rend alors dans le bureau voisin où il
constate que l’informatique est, là aussi, en panne. Un écran
d’ordinateur est recouvert d’une « neige rose bleue » (on retrouve le
même type d’incident à la SNPE voisine). Il retourne dans son bureau
pour signaler le problème par téléphone au responsable du service
informatique. Mais en composant le numéro, la terrible explosion le
couvre de gravas sous lesquels il restera enseveli pendant sept heures
avant d’être repéré par un chien.
L’une de ses collègues,
Antonia G., indique pour sa part, avoir vu des petites flammes jaunes
et bleues, de deux à trois centimètres de haut, sortir de son poste
téléphonique à l’endroit de l’écran à cristaux liquides.
Au
même moment, dans ce même bâtiment, Michèle A. est au téléphone sur une
ligne intérieure. Elle se souvient d’un seul évènement mais de façon
très précise : « J’ai ressenti comme une électrification dans tout le
corps, j’ai entendu des crépitements comme lorsque l’on passe sous une
ligne à haute tension. Puis, aussitôt, je me suis retrouvée sous les
décombres. »
La « badgeuse », située à l’entrée de ces mêmes
bâtiments a fait, elle aussi, quelques caprices. Elle est tombée en
panne. Un chauffeur de camion, Michel S. est bloqué à l’entrée : « …
cela ne fonctionnait pas ; j’ai appelé à l’interphone le responsable,
Monsieur P. qui m’a dit que tout était bloqué, les ordinateurs ne
fonctionnaient plus. Il était 10h15. J’ai essayé de rebadger et c’est
alors que l’explosion a eu lieu ».
A côté du bâtiment RCI-SIS,
c’est à dire à l’extrême nord du site, à 50 mètres à peine du 221,
Roland D. se déplace sur une passerelle en acier, à 1 mètre du sol. Il
porte des chaussures de sécurité qui l’isolent, en principe, des chocs
électriques. Soudain, il est victime d’un phénomène étonnant, unique.
Il raconte : « J’ai été attiré entièrement, de tout mon corps, vers une
forme qui est apparue comme un cylindre gros comme une bouteille. Ce
cylindre était horizontal d’une longueur que je ne peux pas déterminer.
Sur ce cylindre, il y avait des étincelles peut-être jaunes qui
partaient du cylindre d’une longueur de 10 à 20 cm. Je ne peux vous
dire si ces étincelles étaient rectilignes ou zébrées. Je croyais que
ce cylindre était un câble mais en fait il était immatériel. Pour moi,
il était noir, avec des étincelles tout autour. Mes mains ont été
attirées vers ce cylindre en même temps que mon corps, comme s’il
s’agissait d’un aimant. /…/ J’étais accroché, et je ne pouvais pas m’en
décrocher. Pendant que j’étais littéralement collé à cette forme en
cylindre, mon corps vibrait et se secouait. /…/ ce n’était pas comme
quand on prend par accident une petite décharge électrique./…/ Alors
que j’avais les mains collées sur ce cylindre, je n’avais pas
d’impression de douleur mais je pensais que j’allais mourir /…/ je
pense que ça a duré 5 à 8 secondes, et j’ai le souvenir que mon atelier
était encore debout. Rien ne se passait alors que j’avais les mains
collées. /…/ D’un seul coup, j’ai lâché, non pas par moi-même, mais
parce que cette chose m’a lâché et je me suis retrouvé dans le noir. Je
suppose que c’est parce que l’atelier s’écroulait. » Sans en être
certain, Roland D. précise aux policiers que ce cylindre lui semble
être apparu à sa droite, c’est à dire venant de la Garonne, la
direction de l’usine voisine et du transformateur d’où Christian D. a
vu apparaître depuis le Chemin de la Loge une « boule de feu » (Voir
chapitre V). On pourrait accuser Roland D. de fabuler mais il n’a pas
inventé ses brûlures sur les bras, le visage et les mains…
Oui, comme tout le monde, nous avons tout d’abord été tentés de ne pas
prendre ce témoignage au sérieux tant il paraît incroyable. Mais il est
corroboré par le récit du chef de service de Roland D., l’agent de
maîtrise Michel R. Il est interrogé par la police le 25 septembre 2001,
bien avant qu’une piste électrique ne soit évoquée par les médias et le
personnel d’AZF. Il raconte avoir été projeté au sol et avoir lui aussi
reçu une « violente décharge électrique ». Il précisera, dans une autre
déposition, que ses mains ont été projetées en avant sur une buse
métallique : « Je pense que j’ai fait une espèce de pont avec le
courant car j’ai littéralement été attiré vers la buse métallique ».
Immédiatement après, il ressent des convulsions dans tout le corps,
elles le tétanisent et lui font très mal : « il ne faisait aucun doute
qu’il s’agissait de courant qui passait en moi entre la buse et la
plaque métallique sur laquelle je me tenais. Je me suis vu mourir. /…/
je suis resté là à subir ce phénomène pendant 3 à 4 secondes environ.
Si ça avait été plus long, je crois que je serais mort. » C’est alors
que le souffle de l’explosion le libère de cette emprise mortelle.
Il y a aussi Damien B., cet électricien qui circule en voiture, fenêtre
ouverte, en compagnie d’un collègue malheureusement décédé dans la
catastrophe. Au moment des faits, ils sont à une centaine de mètres au
sud-ouest du hangar 221, à côté de la tour verte dont nous parlerons
plus tard. Damien B. raconte avoir tout à coup ressenti « comme une
énorme électrocution, de toutes les extrémités de mes membres, jusqu’à
mon tronc, à ma tête. Cette électrocution a été immédiatement suivie
par un voile noir qui m’est tombé sur mes yeux. J’ai trouvé
suffisamment d’énergie pour dire à mon collègue : « je me suis fait
électriser » et en même temps, j’ai ouvert la porte avant droite de la
voiture et je me suis laissé tomber par terre. » Il se rappelle être
tombé sur des rails de chemin de fer, à quelques mètres des
transformateurs électriques implantés devant les bâtiments de la
sacherie qui incluent le 221. Voilà encore un témoignage extraordinaire
puisqu’il est de notoriété publique que les voitures sont d’excellentes
cages de Faraday. Enfin, presque toujours car l’utilisation de
matériaux composites « non conducteurs », ainsi que les ouvertures
vitrées font que, suivant le modèle, un véhicule peut ne pas être une
bonne cage de Faraday.
D’autres témoignages font état de
phénomènes comparables ayant affectés des ordinateurs ou des machines
de pesée électroniques, à l’extérieur de l’usine et même à plusieurs
kilomètres de celle-ci. Des témoignages en principe crédibles
puisqu’ils proviennent, par exemple de Michel D., polytechnicien,
ingénieur général de l’armement.
Quoiqu’il en soit, le
phénomène exceptionnel dont ont été victimes Damien B. et ses collègues
aurait dû passionner tout scientifique digne de ce nom. Qu’en disent
les experts dans leurs conclusions, notamment au sujet des personnes
électrisées ? « Notons tout d’abord, écrivent-ils, que les médecins
les ayant examinés n’ont pas diagnostiqué des effets liés à une
électrisation. » Quid des brûlures, notamment sur la paume des mains ?
Faut-il lire entre les lignes et comprendre que ces personnes auraient
été victimes d’une hallucination ? C’est tellement plus simple, plus
confortable. Pourquoi s’en priver ? Aucun de ces témoins ne sera pris
en considération, ni dans un sens ni dans un autre. Aucune démarche
pour tenter de comprendre et éventuellement contredire ces témoignages.
Rien. Pas même une once de curiosité. C’est tout simplement aberrant.
Qui est le plus blâmable de l’enquêteur ou du scientifique ?
On notera cependant que Bernard Meunier, un expert mandaté par Grande
Paroisse, considère comme acquis que les phénomènes subis par les
témoins, ne sont pas exactement des électrisations, bien que cela y
ressemble. Mais alors, de quoi s’agit-il ? Bernard Meunier ne le
précise pas. Une nouvelle impasse. Et les enquêteurs -on peut à nouveau
s’en étonner - n’ont pas eu la curiosité… d’en savoir plus !
L’îlotage Setmi
Dans la jungle des procès verbaux, il existe un témoignage capital
qui, comme bien d’autres, a été soigneusement vérifié par le juge
Perriquet, jusque dans ses moindres détails, avant d’être « invalidé »
par ses experts.
Il s’agit de celui de M. H, directeur technique de la Société
d’exploitation thermique du Mirail (Setmi), l’incinérateur toulousain
qui se trouve à 2 500 m au sud-ouest du cratère (6).
L’énergie thermique produite par la combustion des déchets est
transformée en électricité par une centrale thermoélectrique. Le
courant ainsi produit est revendu à EDF et injecté dans son réseau.
C’est une ressource financière importante pour l’usine.
Il faut
préciser que la Setmi et EDF sont électriquement reliées et contrôlées
par deux postes électriques moyenne tension : celui de La Fourguette (7), 500 mètres à l’est du cratère, et celui de Mounède (8), à 3 700 mètres de ce même cratère.
La Setmi et EDF sont protégées des éventuels incidents électriques de
toute origine. Quand ces protections se déclenchent, il y a ce que l’on
appelle un « îlotage » de l’usine Setmi. Autrement dit, l’usine est
automatiquement déconnectée du réseau EDF et se met en mode de
fonctionnement autonome. L’usine continue alors d’être alimentée en
électricité par ses propres groupes électrogènes, mais elle n’est plus
reliée au réseau EDF. C’est une situation d’urgence qui n’arrive qu’une
ou deux fois par an en moyenne.
Le 21 septembre 2001, vers 10 h
17, M. H. est assis à son bureau quand il est alerté par un incident
électrique, la lumière des lampes au néon de son bureau fluctue, un
phénomène caractéristique d’une baisse de tension. Il se lève, fait le
tour de son bureau et sort dans le couloir pour se diriger vers la
salle de contrôle. Neuf à dix secondes viennent de s’écouler ainsi que
la reconstitution, en présence du juge Perriquet, a pu l’établir. C’est
à ce moment là, que M . H. entend un « bang » assez fort.
Pensant que ce bruit provient de son usine et redoutant un accident, il
revient dans son bureau pour prendre son casque et en ressort
immédiatement. A nouveau dans le couloir, il entend un « boum », bien
plus fort que le « bang ». La reconstitution a démontré que le temps
qui s’est écoulé entre les deux explosions a été d’environ huit
secondes, avec une incertitude inférieure à une seconde en plus ou en
moins.
Or, un bruit sismique, transmis par le sol, du hangar
221 aurait dû parvenir à la Setmi en 3/4 de seconde. Si donc le premier
« bang » entendu par M. H. avait été un signal sismique de l’explosion
du hangar 221, celui-ci aurait dû l’entendre, non pas 8 à 9 secondes
après la fluctuation électrique, mais à peine une seconde plus tard, si
ce « bang » et la fluctuation électrique sont les conséquences d’un
seul événement. Autrement dit, il aurait dû percevoir les deux
événements quasiment simultanément. Alors qu’après les fluctuations, M.
H se lève, contourne son bureau et décide de se rendre dans la salle de
contrôle avant d’entendre cette première explosion…
L’hypothèse du bruit sismique ainsi écartée, cette contradiction
démontre qu’il y a bien eu deux explosions, et non pas une seule qui
aurait produit deux bruits.
Mieux : le bruit aérien de
l’explosion du hangar 221 n’a pu mettre que 7,3 secondes à arriver à la
Setmi, alors que M. H. l’entend 8 secondes après avoir entendu le
premier « bang », donc le bruit de l’explosion du hangar 221, à 2 500 m
de là, est parvenu à M. H., 17 secondes après la baisse de tension,
compte tenu du temps mis par ce bruit pour lui parvenir.
Ainsi,
le témoignage de M. H. démontre à lui tout seul qu’il y a bien eu au
moins deux explosions parfaitement distinctes. Et que la première
explosion a été concomitante de fluctuations électriques sur le réseau
moyenne tension de la Fourguette (7).
A ceux qui affirment que la Setmi était trop éloignée du cratère pour
que le témoignage de M. H. soit recevable, on peut opposer la
démonstration de l’ingénieur électricien Jean Bergeal. Aujourd’hui
retraité, celui-ci avait été mandaté par son employeur EDF, à titre
d’expert, pour analyser les enregistrements électriques du réseau liés
à la catastrophe du 21 septembre. Jean Bergeal explique notamment « que
le poste EDF de « Mounède » (8),
n’ayant pas souffert des explosions, a pu enregistrer et dater très
précisément le déclenchement de l’îlotage de la Setmi, à moins de un
dixième de secondes ». Un îlotage qui correspond exactement à
l’explosion du hangar 221, et 8 secondes avant, une importante baisse
de tension qui a provoqué avant cet îlotage, la fluctuation des
installations électriques de son entreprise, au moment du « bang », et
avant le « boum ».
A nouveau, la conclusion des experts
judiciaires a de quoi surprendre : « … la datation enregistrée par la
DEGS au poste Mounède (8)
ne peut être utilisée pour la chronologie des évènements » … et le
témoignage de M. H est ignoré sans plus d’explication. Quand on vous
dit de circuler, qu’il n’y a rien à voir…
Une tentative d’explication
Quel événement extra-ordinaire, au sens étymologique du mot, a pu
provoquer de telles manifestations ? Etait-il de nature électrique,
électromagnétique ou des deux ? Les enquêteurs ont tenté de le savoir,
de même que la défense de Grande Paroisse.
En décembre et
janvier 2002, ils diligentent conjointement des recherches «
magnétométriques »* qui, bien que contestées par la suite, vont sembler
positives dans un premier temps. Dans son rapport du 4 juin 2002, le
commissaire Robert Saby, adjoint au chef de la Division Criminelle
écrit que « Ces mesures mettaient involontairement en évidence la
présence d’un champ magnétique dont les caractéristiques ne pouvaient
s’expliquer par le seul fait de l’action naturelle. Les mesures
relevées étaient 10 à 300 fois plus élevées que le champ magnétique
terrestre et avaient une amplitude variant sur un axe
d’Ouest-Nord-Ouest/Est-Sud-Est… » Quelle étrange coïncidence ! Il
s’agit justement de l’axe de l’éclair vu par Mme F., depuis la porte A
et par M. D., depuis le pont d’Empalot. On se souvient aussi de cette
curieuse trace sombre photographiée au bord du cratère par les
hélicoptères de la Gendarmerie et de RTE (Voir chapitre V). C’est
encore le même axe. Le commissaire explique ensuite que l’axe repéré
passait « sous » le bâtiment SIS/RCU et le traversait sur toute sa
longueur, en diagonale, pour poursuivre sa trajectoire vers la route
d’Espagne en direction de la station électrique EDF de la Fourguette (7).
Si l’on en croit toujours le commissaire, la mesure la plus élevée se
trouvait sur le parking de la SEMVAT. Alors que de l’autre côté de cet
axe, les mesures diminuaient au fur et à mesure que l’on s’éloignait du
cratère en direction de la Garonne et de la SNPE. De son côté, la
société Béranger Dépollution, qui a effectué ces mesures, indique dans
ses conclusions que « Le champ magnétique très puissant et modulé d’axe
Ouest.Nord.Ouest/Est.Sud.Est, n’est pas un phénomène naturel ». (Nos
investigations montrent en effet qu’il pourrait s’agir de la ligne SNCF
toute proche, Ndlr), il n’est pas non plus une perturbation générée par
un élément en surface (machine tournante, véhicule, etc.) sa puissance
et les modulations cycliques et régulières sont caractéristiques d’un
phénomène électromagnétique lié au réseau électrique. Il est par
ailleurs souterrain et clairement localisé ». Le commissaire regrette
- il l’écrit noir sur blanc- que « malgré nos propres recommandations,
la Commission d’enquête de Total, n’ait jamais étendu ces mesures à
l’Ouest de l’usine, au delà de la SEMVAT. Cela paraissait étonnant car
les valeurs augmentaient de façon très importantes dans cette
direction. » Et pour cause, elle envisageait que la ligne de chemin de
fer puisse être à l’origine de ces perturbations.
* La magnétométrie est la mesure du champ magnétique. Elle permet de détecter les anomalies et les variations locales du champ terrestre. Dans le domaine de l'exploitation du pétrole, cette méthode est utilisée pour l’étude des bassins sédimentaires à partir des anomalies causées par des structures du socle ou à sa topographie.
L’hélicoptère et l’oiseau.
Le reproche du commissaire est surprenant quand on se projette dans le
temps, au 16 juin 2002, soit 12 jours seulement après la signature de
son rapport. Grande Paroisse avait obtenu, pour en avoir le cœur net,
de pouvoir faire procéder à de fines mesures géophysiques et
géotechniques, en particulier magnétométriques. C’est la société
GEOID-Furgo Géotechnique, un « must » dans ce domaine très pointu qui
fut chargée de cette mission. La campagne, dite « Airmag », suggérée en
particulier par le SRPJ, prévoyait initialement le survol de l’ensemble
de la zone concernée par un hélicoptère équipé d’un appareil bourré
d’électronique que les spécialistes appellent un « oiseau »; un système
capable de radiographier le sous-sol en profondeur afin d’y déceler
d’éventuels réseaux souterrains, des structures métalliques enfouies ou
encore des champs magnétiques ou électromagnétiques. Il semblait admis
que la zone des recherches concernerait non seulement le nord du
territoire d’AZF, mais aussi la Garonne, le nord de la SNPE, de la
SEMVAT et bien entendu le poste EDF dit de la « Fourguette ».
Malheureusement, au dernier moment, la préfecture de la Haute-Garonne
interdit, pour des « raisons de sécurité », tout survol de
l’hélicoptère au delà du périmètre d’AZF, de la SEMVAT et de la
Garonne.
Résumons nous : les uns (le SRPJ) reprochent donc à
Grande Paroisse de n’avoir pas fait, ce que les autres (la préfecture)
lui interdisent de faire. Une fois encore, on aimerait comprendre la
logique des autorités dans cette affaire.
Résultats de cette
très onéreuse et spectaculaire campagne de « l’Oiseau » dont on a coupé
les ailes : Quasi nuls, si l’on en croit les experts officiels qui
estiment, dans leur rapport du 31 août 2004, que « …ces résultats ne
peuvent être considérés comme fiables et significatifs pour la mise en
évidence d’anomalies éventuelles. »…
La piste électrique
La nature, c’est bien connu, a horreur du vide. Et dans ce contexte, il
n’y a rien d’étonnant à ce que des hypothèses plus ou moins originales,
d’autres franchement farfelues pour ne pas dire délirantes, soient
venues « polluer » le dossier de l’instruction.
L'une des hypothèses alternatives les plus séduisantes a été proposée par des
physiciens de l’Institut Louis de Broglie; elle repose sur la théorie des monopôles magnétiques dont l’existence avait
été subodorée au début du XXème siècle par Pierre Curie, puis en 1931
par le physicien Paul Dirac. Libérés par des courants de défauts, à
partir de câbles tressés, en particulier en milieux humide, ces
monopôles (porteurs d’une énergie considérable et potentiellement
ravageuse) pourraient se déplacer tels des tsunamis en laissant sur
leur passage des « traces » électromagnétiques durables. Quelques rares
physiciens, tels que Georges Lochack et Henry Lehn, membres de
l’Institut Louis de Broglie, se sont penchés sur la question et
seraient parvenus à produire en Russie, en collaboration avec les Instituts Kourtchatov et Semenov, ce qu’ils
appellent aussi les monopôles d’Ouroustskoïev. A les en croire, ces
monopôles auraient fait réagir de petites quantités de nitrate
d’ammonium contenues dans des capsules en duralumin. Pour vérifier
leurs résultats, il fallait tenter des expériences à plus grande
échelle mais le juge après avoir poliment écouté les scientifiques s’y
est opposé en suspectant, sans doute, ces chercheurs de tenter de se
faire offrir à bon compte des expériences qu’ils ne pouvaient pas financer eux-mêmes. Faute de place, nous ne nous étendrons pas ici sur
la théorie complexe développée par ces scientifiques (télecharger les articles d'Emmanuel Grenier parus dans la revue Fusion: N°93 et N°100) ; lire le commentaire de Henri Lehn en bas de page ainsi que notre réponse)
Autre
hypothèse originale, celle qui repose sur la théorie dite de la «
ferrorésonance série ». Elle a été proposée par Pierre Clarenne, ancien
directeur technique d’Alstom qui avait connu un grave accident de ce
type avec un transformateur au Koweït. Ce phénomène rare et destructeur
n’a pas été réellement étudié par les enquêteurs qui ne l’ont
évidemment pas retenu.
Impossible, non plus, de ne pas évoquer
la thèse plus « exotique » de l’arme électromagnétique, version Guerre
des étoiles, qui aurait été utilisée par les américains pour nuire aux
intérêts français sans qu’on sache pour quelle raison. Dans le même esprit, signalons
la thèse d’un ingénieur informaticien, diplômé de l’Ecole des Mines de
Nancy, qui consacre tout son temps à inonder la Toile, les boîtes aux
lettres d’élus, de magistrats et d’experts, d’une ahurissante logorrhée
parfois menaçante. Il explique, entre autres, que les malheurs de
Toulouse seraient dus à des essais ratés d’une arme électromagnétique
et de transfert d’énergies micro-ondes tentés par une équipe de «
nimbus » non identifiée mais sans doute d'origine militaire, enterrée dans une « base secrète », sous les
coteaux de Pech-David…
La thèse de l’arc électrique
Retournons sur terre avec la thèse de « l’arc électrique » qui, à
première vue, pouvait paraître plus sérieuse. Les premiers à l’évoquer
sont les militants de l’association écologiste « Robin des Bois », à la
mi-décembre 2001. Ils suggèrent qu’un ou plusieurs arcs électriques et
des courants vagabonds ont pu amorcer le stock de nitrates. Proche de
cette association, le Comité Européen pour la protection de l’habitat,
de l’environnement et de la santé (CEPHES) relayait l’hypothèse par la
voie de son président, Daniel Depris, citoyen belge, expert indépendant
qui se présente comme « la bête noire d’EDF »
La piste était
reprise par le Parisien et Paris Match fin décembre 2001 et mi-janvier
2002. Ces deux journaux publiaient alors l’interview du Jacky
Bonnemains, président de Robin des Bois, dans laquelle il évoquait un
dysfonctionnement électrique sur une ligne à haute tension qui aurait
pu déclencher la formation d’un arc électrique souterrain et l’amorçage
du nitrate d’ammonium. D’autres journaux publieront de nombreux
articles sur cette thèse qui sera finalement abandonnée. Tous les
spécialistes en conviennent ; un arc électrique se propageant sur une
distance de 1000 mètres dans le sol (et non pas sur 500 à 600 mètres
comme tous nos confrères l’ont écrit), c’est du jamais vu, et pour
paraphraser les experts, c’est irréaliste, voire complètement
impossible.
L’accumulation d’éléments troublants, tant
matériels qu’humains, mais aussi le comportement pour le moins étrange
de la SNPE (voir chapitre VII), vont alimenter tous les phantasmes
autour de cette piste de l’arc électrique, au point que la défense de
Grande Paroisse elle-même, caressera l’espoir d’avoir enfin trouvé
l’origine de la catastrophe. A nouveau, des moyens considérables
financés par Total, seront mis en œuvre, sous le contrôle du juge
Perriquet et de ses experts, pour aboutir en octobre 2003 à une
reconstitution. Un courant de l’ordre de 5300 ampères sous 63 kv,
identique à celui du 21 septembre 2001, sera injecté dans le sol de la
SNPE, avec son accord. Mais les mesures effectuées seront sans appel.
Elles montreront, de l’autre côté de la passerelle « phosgène » - seul
lien physique entre les deux usines - une élévation d’à peine 32 volts
! « Pas même de quoi faire bouillir un verre d’eau », dira un expert.
Dans un communiqué, Me Daniel Soulez-Larivière, qui venait d’apprendre
que les test de détonabilité du nitrate d’ammonium soumis à un arc
électrique, menés par le CNRS de Poitiers et TNO en Hollande avaient
été vains : (le nitrate se décompose mais ne détone pas), prendra acte
des résultats des reconstitutions tout en restant réservé puisque les
conditions de l’expertise n’étaient pas, selon lui, identiques à celles
de la catastrophe.
Il subsiste une autre question : la datation précise de tous les incidents électriques a-t-elle été possible ?
En d’autres termes, les incidents que nous qualifierons de « mineurs »,
si l’on peut dire, tels que les électrisations de témoins, les
incidents sur les appareils (ordinateurs, téléphones etc,), voire la
fluctuation des néons de la Setmi, ont-ils été enregistrés et datés par
les appareils dont c’est le rôle (perturbographes par exemple) ? La
réponse est non, ces incidents « mineurs », n’ont laissé aucune trace
significative sur les réseaux. Quant aux appareils, le téléphone
qu’utilisait Michèle A. par exemple, ils ne présentent selon les
experts qui les ont examinés, aucune trace de court circuit. Résultat,
il n’existe aucune datation technique et aucune preuve matérielle que
ces incidents « mineurs » se sont réellement produits. Seuls les
témoignages attestent de leur réalité et de leur antériorité à
l’explosion du 221. Insuffisant pour l’instruction.
D’autre
part, la cascade d’incidents « majeurs », tels que l’îlotage Setmi, la
rupture du câble 63kv de la ligne haute tension
Lafourguette-Demoiselles, le défaut 63kv du poste source Ramier de la
SNPE, ou les alarmes des ateliers d’AZF, ont-ils été correctement datés
? La chose ne fut pas aisée car les enregistrements ont été effectués
avec des systèmes non synchronisés entre eux (AZF, RTE, DEGS, SNCF). De
plus, seul le réseau EDF-RTE était relié au temps de référence de
l’horloge atomique. Les autres systèmes disposaient d’horloges
internes, remises à l’heure régulièrement mais à la main étaient
sujettes à des dérives plus ou moins importantes. On comprendra dès
lors que les données brutes aient pu susciter des commentaires du fait
qu’à première vue, si l’on ne tenait pas compte de ces dérives, des
incidents pouvaient sembler antérieurs à l’explosion du hangar. Il
faudra près de cinq ans aux experts Pierre Mary et Paul Robert pour
parvenir a corréler tous les enregistrements. Le premier, s’est produit
sur le poste T24 d’AZF, situé juste à côté du 221, quelques
millisecondes après 10h 17mn 55,47s, l’heure de la détonation du stock
des nitrates
Après le phénoménal débat qui a opposé les
spécialistes qui se sont penchés sur ce point quelques personnes,
rares, doutent encore en confondant les incidents « mineurs » non
datés, et les incidents « majeurs » bien localisés.
Les
autres, les plus nombreux, peuvent être formels : tous les incidents «
majeurs » ont suivis en cascade la détonation du 221. Dans ce camp, on
note la présence de Jacques Palluel, l’ingénieur responsable des
installations électriques d’AZF. Après avoir, dans un premier temps,
avancé l’hypothèse d’incidents électriques précurseurs et datés, il
s’est ensuite ravisé, après recalage temporel des alarmes de son usine,
et il se montre aujourd’hui convaincu que tous les incidents
enregistrés sont consécutifs à la détonation.
Nous n’irons pas plus loin dans ce débat si complexe. On pourrait lui
consacrer un livre entier. Et puis, trop de temps et d’argent ont été
dépensé pour débroussailler une piste qui, en tout état de cause, ne
permet pas d’expliquer comment les nitrates ont explosé puisque les
essais ont montré qu’un puissant courant de défaut ne fait pas détoner
le nitrate d’ammonium.
Exit donc la piste électrique.
Voir et entendre une onde de choc "sismo-acoustique" comparable à celle qui a balayé Toulouse
***
Un commentaire que nous adresse Henry Lehn de l'Institut Louis de Broglie
"Bonjour,
Je suis tombé par hasard sur la page de votre site où vous parlez de nous en ces termes :
"Quelques rares physiciens, tels que Georges Lochack et Henry Lehn, membres de l’Institut Louis de Broglie, se sont penchés sur la question et seraient parvenus à produire en Russie, à l’Institut Semenov, ce qu’ils appellent aussi les monopôles d’Ouroustskoïev. A les en croire, ces monopôles auraient fait réagir de petites quantités de nitrate d’ammonium contenues dans des capsules en duralumin. Pour vérifier leurs résultats, il fallait tenter des expériences à plus grande échelle mais le juge après avoir poliment écouté les scientifiques s’y est opposé en suspectant, sans doute, ces chercheurs de tenter de se faire offrir à bon compte des expériences qu’ils ne pouvaient pas eux-mêmes financer"
Ce n'est pas très gentil comme commentaire.
Je veux simplement vous préciser que :
- le "seraient parvenus", il suffisait d'aller voir. D'autant que la manip de décomposition du nitrate a été réalisée avec succès environ 200 fois... petit détail.
- les manips se sont faites à l'Instiut Kourtchatov avec la collaboration du spécialiste "nitrate" de l'Institut Semenov (le Guiochon pour l'Est) et qu'à la suite de ces manips ils ont fait changer la certification sûreté des installations civiles et militaires manipant sur le nitrate.
- le juge ne nous a pas poliment écouté, il ne nous a jamais écouté puisque nous ne l'avons pas rencontré...J'ai rencontré un commandant de la PJ qui ne comprenait rien du tout et qui ne voulait pas se poser de question...(au singulier question).
- Je ne vois pas pourquoi on aurait voulu se faire payer des manips grande échelle et arnaquer le Ministère de la Justice. Nous cherchions simplement la "Vérité" une et indivisible. Parce que du nitrate on n'en a vraiment rien à faire.
D'autre part, il me semble avoir compris que Total avait renoncé lui aussi à des essais en Russie, car il jugeait les manips trop couteuses...Alors si des manips de cette envergure sont coûteuses pour Total, qu'est-ce qu'elles peuvent être pour une malheureuse Fondation...Je ne sais vraiment pas comment cette idée d'arnaquer la Justice est arrivée au Juge et comment vous avez pu l'apprendre.(secret de l'instruction).
Si nous avions été entendu par le juge nous lui aurions proposé d'envoyer une commission rogatoire à l'Ambassade de France à Moscou pour que l'attaché scientifique de l'Ambassade aille voir la véracité de ce que nous racontions dans un premier temps. A frais minimum, même pas un voyage à payer..
Mais le juge a du être conseillé par des gens "qui avaient tout compris"...
Je vous signale que bien que nous ayons complètement laissé tomber l'aspect "décomposition nitrate" des monopôles magnétiques, et que nous réalisons seulement des manips de transmutation à bas niveau d'énergie à l'Ecole Centrale de Nantes, en collaboration avec l'Institut des Trans Uraniens de Karlsruhe (Euratom) et avec l'Université d'Orléans,
Lorsque nous ferons passer un article dans une revue "avec comité de lecture" je ne manquerai pas de vous informer, même si l'on ne parle pas de nitrate.
Mais là aussi, la transmutation à bas niveau d'énergie est un phénomène physique "qui n'existe pas".
Mais je garderai le regret de ne pas avoir expérimenter plus avant "l'hypothèse des monopôles" sur le problème AZF, qui prenait en compte un certain nombre de phénomènes précurseurs, des boules de feu. Avec cette "curiosité supplémentaire" qui était le sens de la fameuse "tranchée" du déploiement de la détonation. Tranchée qui suit le tracé du câble électrique enterré qui passait exactement sous le tas de nitrate. Câble dont nous avons retrouvé le tracé sur d'anciens plans de l'usine (années 50) lors d'un contact avec un expert de la CEI.
Mais cette hypothèse était "ridicule".
Cordialement.
H.L"
Notre réponse à Henry Lehn
Cher Monsieur,
- Nous écrivons "seraient parvenus" car nous n'avons pas assisté et donc pas pu vérifier sur place, en Russie, à l'Institut Kourtchatov, la réalité de vos expériences. Bien que nous ne doutions pas de votre bonne foi, il est cependant déontologiquement normal que nous les évoquions au conditionnel.
- Il est exact que le juge Thierry Perriquet ne vous a pas "écouté" puisqu'il ne vous a pas reçu, j'en conviens. En revanche je sais par une source digne de confiance et "proche de l'enquête", que le juge d'instruction vous a "entendu" à travers vos écrits, notamment les articles parus dans la revue Fusion.
- La même source nous a rapporté les doutes du magistrat concernant un éventuel financement indirect de vos travaux par l'instruction. Je n'y puis rien; c'est un fait que l'on pourra déplorer en regrettant que votre hypothèse n'ait pas été mieux étudiée par l'enquête.Faute d'une "vérité judiciaire" crédible votre solution ne peut pas être exclue. On pourra aussi déplorer qu'elle n'ait pas été évoquée pendant le procès; il aurait en particulier été intéressent de connaître le point de vue des experts du collège principal...
En regrettant de vous avoir froissé, bien cordialement
JC Tirat
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