De même que l’usine AZF, l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques se trouve sur la rive gauche de la Garonne, 3 740 mètres au nord/nord-est de l’usine. Le bâtiment classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis l’an 2000, dans le cadre des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, date de 1257 dans sa partie la plus ancienne. Fait de briques roses toulousaines, sa forme en U ouverte au sud est un véritable piège, comme un entonnoir pour l’onde de choc qui va frapper.
Un magnétophone « Combo », de
marque Philips, enregistre les conférenciers réunis ce matin-là dans la
salle des Pèlerins, à l’initiative de l’association Alzheimer 31. Vers
10 h 17’ 50’’, Mme Arias, présidente de l’association, s’exprime au
micro devant 200 personnes :
– ... la psychologue donc qui a vu les groupes, qui sera...
Soudain, un double claquement sec interrompt l’oratrice.
– TAAIM-TAK !
C’est l’explosion dite E1.
Le
bruit qui sidère l’assistance est suivi d’un flottement de quelques
secondes où l’on perçoit des vibrations et des tremblements mêlés à la
rumeur du public qui s’affole.
Comme à Montaudran, un homme pousse un sifflement de surprise,
puis quelqu’un s’écrie :
– Pas de panique hé ! pas de panique !
En écho Mme Arias répète la consigne.
– Pas de panique !
C’est alors que survient, 9,2 secondes après le double événement sonore, un impressionnant :
– PBAAAAOOOUUUMB !
Une
explosion bien plus puissante que la précédente, associée au bruit
d’une multitude de vitres brisées. Des femmes crient, la foule est
prise de panique tandis que les orateurs tentent en vain de calmer les
gens.
Une copie de la bande magnétique est remise au SRPJ le 2 octobre 2001 par Yvan Garrigou, membre du bureau de l’association Alzheimer 31. Les experts du pénal, Jean-Louis Lacoume, François Glangeaud et Michel Dietrich, vont se contenter de cette copie jusqu’à ce qu’ils découvrent que la Commission d’enquête interne de Grande Paroisse avait chargé Norbert Pheulpin d’analyser la bande. Sans doute plus exigeant que les adjoints de Daniel Van Schendel, le directeur du Latesac a obtenu la cassette originale qui sera finalement saisie par la PJ dans le laboratoire de l’acousticien, en mai 2002.
Après
avoir soigneusement analysé cette bande, Yves Grenier écrit, en
désaccord avec l’expertise officielle qui voit en E1 le signal
sismoacoustique ou cosismique : « La partie haute fréquence de E1
précède la partie basse fréquence, ce qui est en contradiction totale
avec l’hypothèse cosismique selon laquelle le signal audible dans E1
aurait été produit par une onde sismique : puisque l’onde sismique est
en basse fréquence, et que le signal E1 est riche en hautes fréquences,
ces hautes fréquences n’auraient pu être produites que par une
transformation de ces basses fréquences ; que ce soit par un effet
linéaire ou par un effet non linéaire, cette transformation est
nécessairement causale (l’effet ne peut pas précéder la cause) et dans
ce cas, les signaux hautes fréquences
devraient suivre les signaux basse fréquence et non les précéder. Puisque c’est le contraire qui se produit sur l’Hôtel-Dieu,
le signal E1 à l’Hôtel-Dieu ne peut avoir pour origine l’onde sismique. » CQFD.
Le professeur n’en reste pas là. Après avoir comparé cet enregistrement avec les reconstitutions sismiques-sismologiques de 2004, il écrit : « L’écart atteint des valeurs telles (plus de 60 décibels) qu’il permet de confirmer définitivement l’existence d’une explosion E1 non liée à une onde sismique issue de E2. » On ne saurait être plus clair.
écouter ICI l'enregistrement de l'Hôtel Dieu
Le téléchargement peut prendre quelques instants et nécessite le logiciel gratuit
Voir et entendre une onde de choc "sismo-acoustique" comparable à celle qui a balayé Toulouse
Les commentaires récents